Illustration 10b

Notice explicative sur la cartographie de l’évolution de l’occupation du sol en Khroumirie (Tunisie) entre 1949, 1989 et 2005 ou 2009

 
Les cartes de l’évolution de l’occupation du sol ont été établies par interprétation de photographies aériennes et d’images satellitaires appuyées sur des études de terrain.
Il en est résulté une carte couvrant l’ensemble de la zone d’étude, nommée ici « carte générale » correspondant à l’illustration 10 du chapitre 3, déclinée en illustrations 18 à 23, et une série d’études de détail portant les numéros 25 à 28 puis 30 à 59, dont la localisation figure dans l’illustration 60.

Les sources :

 
Nous avons disposé des photographies aériennes de 1949, images de bonne qualité sauf la bande Sud qui a été prise par temps de neige ; l’identification des zones défrichées en est rendue plus délicate (Mission La Calle-Zaouïet-Madien-Beja 48-49).
La comparaison a été faite avec les photographies de 1989, elles aussi de bonne qualité.
Les images Google, prises en 2005 pour la majeure partie de la zone d’étude, et en 2009 pour la partie est d’Aïn Snoussi ainsi qu’une bande très étroite dans Atatfa, ont permis d’actualiser les données et correspondent à peu près aux dernières visites sur le terrain.
Les images les plus récentes à notre disposition actuellement sont de juillet 2011 pour la partie ouest de la zone d’étude et du 26 juillet 2013 pour la partie est, au-delà d’une ligne verticale de Maada – El Kerma (Oued Zeen) à Sidi Youssef (Aïn Sellem).
La grande précision des images satellites compense l’absence de vision stéréoscopique, atout des photographies aériennes. Le relief est précieux pour l’identification, mais le détail reste très petit et parfois difficilement reconnaissable (comme l’habitat, surtout sur les photos de 1949).

La « carte générale »

 

Le fond de carte :

 
Faute de cartes topographiques précises, et récentes, dont nous n’avons pu disposer, nous avons établi un fond de carte à partir des images Google. Pour cartographier facilement sur l’écran, nous avons fait un montage d’extraits d’image détaillée. Cette méthode permet de mieux voir les détails, mais présente des problèmes de distorsion lors de l’assemblage, rendant difficile la comparaison précise avec des cartes antérieures, et impossible toute tentative de mesure de surface. L’impression visuelle de la répartition des différentes classes d’occupation du sol reste cependant proche de la réalité.
Nous avons reporté, à vue, les interprétations des photos de 1949 et de 1989 sur l’image Google. Malgré le soin apporté, il y a une marge d’erreur due aux distorsions des différents éléments.
 

Légende :

 
Pour cette carte générale, les éléments représentés sont simplifiés :
  • par ouverture, nous entendons terres mises en cultures, terres pâturées avec pelouse ou maquis bas discontinu visiblement pâturé, terres déboisées pour des raisons diverses ;
  • par fermeture, nous comprenons les reprises de terres ouvertes (cultivées ou pâturées) par un maquis bas fermé qui ne portent plus de traces visibles de pâturage, et bien sûr les reprises par un maquis haut, une jeune forêt ou un reboisement.
La base est la surface défrichée en 1949.
Nous signalons les nouveaux défrichements entre 1949-1989 et 1989-2005 (ou 2009) et les abandons entre ces mêmes périodes. Nous ne signalons pas les mises en culture de terres pâturées déjà défrichées.
Dans la zone forestière, nous avons signalé les principales zones de déboisement, les coupes à blanc avant un reboisement.
Des clairières, souvent pâturées, servent temporairement de parc à liège.
Nous ne signalons pas les zones d’exploitation du liège qui ne sont pas toujours facilement repérables.
Nous notons l’ouverture des pare-feu. Dès 1949, de larges pare-feu courraient sur les crêtes principales et l’on comptait 9 postes forestiers. En 1989, de nombreux pare-feu, souvent moins larges ont été ouverts surtout dans la vallée de l’oued Zéen. Après 1989, le nombre d’ouvertures est moindre.
La disparition d’arbres dispersés ou la diminution de densité des arbres en zones forestière ne sont pas pris en compte.
Les routes ou pistes représentées sont celles d’aujourd’hui ; la plupart ont été construites sur des tracés existant déjà en 1949.
 
 

Les cartes détaillées

 
 
Les couleurs jaune pâle et orange correspondent aux zones de pelouse, pâturage ou cultures. Les tranchées pare-feu sont également en jaune pâle même si elles sont souvent occupées par du maquis plus ou moins fourni ; leur rôle de « coupure » dans le massif forestier est ainsi mis en évidence.
Les teintes du gris au vert montrent le passage progressif du maquis bas discontinu à la forêt.
 
Pour faciliter la lecture, les caissons de légende portent un numéro ; ils ne se suivent pas tous, cela est dû à l’évolution de la construction de la légende lors des premières interprétations.
 
Sur les cartes montrant la végétation et l’occupation du sol en 1949 et 1989, les hachures horizontales marquent une intrication des formations avec un essai d’évaluation des proportions :
- hachures d’égales épaisseurs pour une quasi-égalité des deux formations ; notées par des chiffres séparés par un « / » ;
- hachures inégales pour un rapport deux tiers - un tiers ; dans ce cas, le premier chiffre note la formation principale, le signe + la formation secondaire.
 
Sur les cartes d’évolution, les dynamiques de fermeture du couvert végétal sont représentées par des hachures montantes, alors que les dynamiques d’ouverture sont représentées par des hachures descendantes ou verticales en ce qui concerne la forêt. Le terme « éclaircissage »1 a été employé par souci de simplification de la légende pour désigner les diminutions de densité du couvert forestier, qui ont été estimées en fonction de leur degré d’intensité : « léger » (de l’ordre de 25 % de diminution de densité du couvert forestier), « moyen » (de l’ordre de 50 %) ou important (de l’ordre de 75 %).
 
La situation inchangée est schématisée par deux teintes :
- orange clair pour les terres ouvertes (pâturages, cultures, maquis bas) ou portant moins de 25 % de maquis haut ou de forêt très claire ;
- vert très clair pour les zones boisées, en maquis haut, sur au moins 25 % de la surface.
 
Les appellations Z1, Z2, Z3,…par exemple sur l’illustration 30, autour de Zouaïtia sont des indications de lieux pouvant faire l’objet de commentaires détaillés dans le texte.
 
Pour la majorité des études de détail, il est fait un état des lieux en 1949, un autre en 1989. Puis une étude de l’évolution entre 1949 et 1989, suivie de l’évolution entre 1989 et 2005 ou 2009.
 
Ce patient travail d’analyse et de cartographie est dédié à mon mari, Lucien Thomas, qui a passé l’essentiel de ses jeunes années sur ces sentiers de Khroumirie, avec sa famille, son père étant garde forestier notamment au poste d’Aïn Serg, puis à La Correspondance, à Dar Roumi (à l’est d’Aïn Draham) et Aïn Khass, sur l’autre versant du Djebel El Guessa entre 1933 et les années cinquante. Il en garde de magnifiques souvenirs.
 
Guilène RÉAUD-THOMAS.
 

1 Qui indique en principe une action volontaire